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mardi 1 octobre 2024

Conservateurs des domaines français à Sainte-Hélène #1880-1907 _ Lucien Morilleau

 Lucien Morilleau, troisième conservateur des domaines nationaux de Sainte-Hélène (du 12 juillet 1880 jusqu’à sa mort le 10 février 1907)

Détail d’une photographie aperçue à la Loge de Sainte-Hélène (Lucien Morilleau était franc-maçon)

Le cimetière de Plantation House (rendu célèbre par Cipriani pour y avoir lui aussi été enterré) est aujourd’hui connu comme étant le cimetière de Saint-Paul.



Si, durant votre visite de Sainte-Hélène, vous vous y rendez, n’oubliez pas de rendre hommage à Lucien Morilleau qui y est enterré.



Du 12 juillet 1880 jusqu’à sa mort le 10 février 1907, il était le troisième conservateur des domaines nationaux de Sainte-Hélène.

Lucien Morilleau est né le 4 juin 1835 à Mormaison (Vendée) — Il avait été incorporé au 3° Régiment du Génie à compter le 16 mars 1856 comme un appelé devançant l’appel. 2° sapeur le 3 avril 1856 — Caporal le 21 mars 1857.




Le 1er mars 1859, il arriva à Sainte-Hélène avec le capitaine Eugène François Masselin[1] accompagné de sa femme, le garde du Génie Jean-Claude Mareschal[2] et trois autres sapeurs de la même arme[3].

 Cette équipe avait été envoyée sur l’île par Napoléon III afin de réparer Longwood House. Pour avoir accepté cette mission, Morilleau devint sergent le 15 mars 1860.

 Amoureux et bien décidé à fonder sa famille à Sainte-Hélène, il prit la décision de ne pas rentrer en France en 1860, à l’achèvement des travaux.




 Le premier conservateur des domaines, Martial Gauthier de Rougemont, avec l’accord de ministère de la Guerre, le nomma alors «sous-gardien de Longwood House». Pour remplir cette fonction, un uniforme fut envoyé de Paris.




Il occupa ce poste jusqu’au 1er mai 1880, date à laquelle le second conservateur des domaines s’en alla à la retraite emportant avec lui ses archives[4]. En bonne logique administrative et pour maintenir les domaines à un moindre coût, Lucien Morilleau[5] fut alors nommé conservateur des domaines et libéra les appartements de l’Empereur où il logeait pour habiter ceux de New House.



Quelques jours après sa prise de fonctions, le 12 juillet 1880, l’impératrice Eugénie fit escale à Sainte-Hélène. Sensible au dévouement de ce Français qui restait le seul responsable des domaines, elle lui offrit une broche en or incrustée de pierres précieuses et une photographie du Prince impérial qu’elle lui dédicaça.

 Pour avoir accepté de prendre l’emploi de conservateur des domaines, il devint sergent-major le 14 août 1881.

Le 1er janvier 1889, après le départ à la retraite de George Moss[6], il fut nommé agent consulaire de France et vice-consul honoraire d’Espagne. Il s’intégra parfaitement à la société de l’île. Sa femme était native de l’île et leurs douze enfants furent, par naissance, sujets de Sa Gracieuse Majesté britannique. Majeurs, ils ont tous quitté l’île pour aller s’installer en Australie, en Afrique du Sud ou en Nouvelle-Zélande et, tous, confirmèrent — en anglais, car ils ne parlaient pas français — devant les autorités consulaires françaises leurs choix de la citoyenneté britannique.

Louisa et Lucien Morilleau posant, assis, sur le perron de Longwood House

 Lorsque Morilleau mourut d’une hémorragie cérébrale, le 10 février 1907 — sans avoir quitté l’île depuis 1859 —, sa femme Louisa[7] demeura à New House et assura l’intérim de la conservation des domaines, le poste consulaire restant vacant.

.Elle ne disposait comme revenu que de la pension militaire de son mari[8]. Le 27 janvier 1908, Henri Roger, le remplaçant de Morilleau nommé par Paris, arriva à Sainte-Hélène. Elle quitta l’île le 25 juillet 1908 pour rejoindre une de ses filles installées à East London en Afrique du Sud dans la province du Cap.

 


[1] Né 31 août 1825 à Paris, il meurt le 4 décembre 1903 à Paris.

[2] Mareschal est né le 8 décembre 1816. Major dans le 3° régiment du génie (Metz), il est affecté au dépôt des fortifications à Paris lorsqu’il apprend qu’il fait partie de la mission du capitaine Masselin.

[3] Ils appartiennent tous au 3° régiment du génie basé à Metz. Moutardeau dont nous parlerons prochainement fait partie de ces hommes.

[4] Ces archives, malheureusement, n’ont pas pu être localisées.

[5] Né le 4 juin 1835 à Mormaison (Vendée) — Incorporé au 3° Régiment du Génie à compter du 16 mars 1856 comme appelé devançant l’appel. 2° sapeur le 3 avril 1856 — Caporal le 21 mars 1857 — Sergent le 15 mars 1860 — Sergent-major le 14 août 1881.

[6] Après l’ouverture du canal de Suez, les opérations maritimes n’étaient plus rentables. La compagnie Solomon, qui avait les agences consulaires de toutes les nations qui disposaient d’une marine marchande, refusa de conserver la charge du vice-consulat de France. Elle fut donc attribuée au conservateur qui fut nommé agent consulaire.

[7] Née Louisa Elisabeth Thompson le 6 juillet 1842 et mariée à Lucien Morilleau le 6 avril 1861 à Sainte-Hélène.

[8] Soit 1200 francs.

 

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