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mercredi 30 octobre 2024

témoignages : Sainte-Hélène en 1952 par Jacques-Yves Le Toumelin

Extrait de "Kurun, Autour du monde, 1949-1952" par Le Toumelin, Flammarion, 1953





7 avril 1952 - Pas d'étoiles pour faire un point crépusculaire, mais à quoi bon : je sais où je suis.

La nuit peu à peu se dépouille de ses ténèbres.

6 heures. Ciel couvert ; pluie ; grains. Sale temps pour atterrir !

6 h. 17.  « Terre ! » dis-je à voix haute. Un fin contour se dessine à peine, mais il n'y a pas à s'y tromper : c'est Sainte-Hélène, la tombée Est de l'île, que je relève immédiatement. Elle disparaît d'ailleurs aussitôt. Quelques minutes après, c'est la brève apparition de la tombée Ouest de la côte que je relève en toute hâte.

Puis c'est de nouveau le gris. Temps bouché. Visibilité quasi nulle.

La brise fraîchit. Pour une fois, l'alizé se décide à souffler un peu, au terme de l'étape ! Vitesse réduite, sous une seule trinquette, je cours vers la terre, pensant ne rétablir la grand-voile qu'à l'abri de l'île : j'aurai toute la journée pour gagner le mouillage.

De nombreuses bandes d'oiseaux, dont la plupart semblent s'intéresser à des bancs de poissons. Je vois le troisième poisson volant de la traversée.

10 h. 22. Île Sperry en vue, à petite distance. Cette petite île et les rocs qui l'entourent sortent seuls de la boucaille, à un demi mille de la grande île. Ces rochers déchiquetés, d'une sauvagerie magnifique, gardent le Sud de Sainte-Hélène.

10 h. 37. Pointe Ouest en vue, à petite distance. Malgré la proximité de la côte, seules m'apparaissent les extrémités de cet énorme bloc qui tombe brutalement dans la mer. Par ce temps bouché, ce décor est sinistre.

Bientôt la brise tombe presque complètement. Après avoir renvoyé la grand-voile, je double, à 11 h. 55, la pointe Ouest à trois encâblures environ.

À l'abri de l'île, je suis encalminé, mais le soleil vient alors révéler un paysage d'une note différente. Des cailloux tourmentés, de la lave ; des falaises abruptes qui vous dominent comme pour vous écraser. Aucune trace humaine.

Une très gracieuse petite mouette noire à la tête blanche[1] vient comme pour se poser à bord. Elle m'apporte le salut de l'île. La mer a repris une teinte bleue extraordinaire.

Le cotre avance à peine, sous quelques souffles changeants.

Bientôt, cependant, je distingue des touffes de verdure et quelques maisons en haut des vallées qui débouchent droit sur la mer.

Il faut louvoyer avec la brise debout. À 13 h.15, les maisons de Jamestown sont visibles. Sainte-Hélène est magnifique sous le soleil.

En guise de déjeuner, je croque une tablette de chocolat. Puis, après avoir tiré un grand bord, jusqu'à découvrir les deux pointes Nord de l'île, je vire à 16 h.10, estimant avoir James Bay à la bordée[2].

De loin, je vois venir au-devant de moi une embarcation à moteur ; c'est la vedette du gouvernement qui me propose la remorque, mais je décline son offre. Elle navigue alors bord à bord, ce qui me permet de converser. Je vais pouvoir utiliser un coffre d’amarrage ; je m'en réjouis, car mouiller par une grande profondeur est toujours ennuyeux pour un petit bateau.

À 17 h.50, l'équipage de la vedette m'amarre sur deux corps morts, à une demi-encâblure de l'escalier de débarquement de la baie James.

Vingt-deux jours de mer. C'est bien long pour mille sept cents milles de route, mais la bonne arrivée est l'essentiel.

Comme je ferlais ma grand-voile, arriva le vice-consul de France et seul Français de l'île, M. Peugeot. On lui avait câblé du Cap mon départ et la date probable de mon arrivée. Comme il avait escompté une traversée de quinze à dix-sept jours, il s'inquiétait aimablement, et d'autant plus qu'un paquebot, qui était passé quelques jours auparavant venant du Cap, n'avait pas vu le Kurun. Dès que mon arrivée lui avait été signalée, il était donc accouru, sans perdre un instant.

Le lendemain matin, par un très beau temps, il vint me chercher en voiture pour visiter l'île. J'étais en train de me baigner dans une eau claire et calme, d'une agréable température, et ce fut à la nage que je pris mon premier contact avec Sainte-Hélène.

James Bay est une baie ouverte, sans abri - ce que les marins appellent une rade foraine. Seule sa position sous le vent de l'île la protège de l'alizé de Suet. Mais la régularité du régime des vents ne confère pas à ce mouillage une sécurité absolue ; et quand la grosse houle provoquée par les tempêtes dans le Sud vient battre en côte, elle crée - tout comme à l'île Ascension, sa voisine - ces dangereux « rollers » (rouleaux) qui peuvent interdire tout débarquement. Un navire, en raison de cette éventualité, doit mouiller suffisamment loin de la côte, en eau profonde.

Ces « rollers », quoique peu fréquents, ont causé des pertes. Aussi faut-il s'en méfier.

Vue du large, Sainte-Hélène est un bloc de pierre élevé qui tombe à pic dans la mer. Pas une baie hospitalière. Aucune plage.

Rien. Une âpre sauvagerie. Un lieu de déportation idéal. Pour le débarquement, James Bay n'est pas tellement plus accueillant.

La falaise abrupte, qui domine de haut la mer, écrase l'homme.

Le débarquement se fait sur le roc ; il est plus ou moins difficile, car il y a toujours du ressac. Avec ma prame, je profitais de l'amplitude maximum de la houle pour sauter à terre, tirant mon embarcation au sec à la lame suivante.

Je me représentais l'arrivée de !'Empereur à bord du Northumberland, le 16 octobre 1815. Le cadre était identique : les mêmes rocs, la même houle, avec l'hostilité et la curiosité des hommes en plus. Le grand captif avait voulu débarquer de nuit, mais tous les habitants l'attendaient avec des lanternes !

Jamestown est la seule agglomération de l'île, et la majorité de la population s'y trouve concentrée. Avec son clocher à la pointe effilée, on dirait un paisible bourg de province ; rien de « colonial ». Sa situation est assez pittoresque, car il s'étire dans le creux d'une vallée aux flancs rocailleux parsemés de cactus. Une porte, que l'on fermait autrefois, donne accès à la baie.

Le vieux « Castle » gardé symboliquement au milieu des fleurs, par ses canons anciens, revêt aujourd'hui un aspect aimable.

Sainte-Hélène est toute petite, puisqu'elle n'a que dix-sept kilomètres dans sa plus grande dimension. Quand elle fut découverte, le 21 mai 1502, par le navigateur portugais Juan de Nova Castella, qui lui donna le nom de la sainte impératrice Hélène, mère de Constantin, elle était inhabitée. Elle fut donc, dès ses débuts, une île impériale.

Après les Portugais, puis les Hollandais, les Anglais jetèrent leur dévolu sur cette île, qui devint la propriété de la Compagnie des Indes. Cette dernière la remit au gouvernement anglais lors de l'internement de !'Empereur, mais en redevint propriétaire à la mort de Napoléon. Enfin, le 21 avril 1834, l'île fut cédée définitivement à l'Angleterre, dont elle resta colonie.

Avant le percement du canal de Suez, Sainte-Hélène était assez fréquentée. Actuellement elle ne reçoit que deux fois par mois la visite des paquebots de la série Castle, qui relient l'Angleterre au Cap et inversement.

Si, vue du large, elle apparaît comme un roc sauvage, cette impression se modifie radicalement lorsqu'on pénètre dans l'intérieur, dès les premières crêtes passées, et contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, Sainte-Hélène est une île magnifique.

Si l'on gravit « Ladder Hill »[3], qui surplombe le village, on trouve un paysage sec, de rocailles et de cactus, qui fait penser aux Galapagos. Mais, en continuant la route vers l'intérieur, on se demande si une fée n'a pas changé le cadre d'un coup de baguette magique : subitement, c'est une campagne verte et boisée, calme et fort belle : de l'herbe, des champs, des ajoncs, de très beaux arbres, des bois de sapins. Un paysage qui, du reste, n'a rien de tropical. C'est une aimable campagne avec des vaches et des moutons. On oublie complètement que l'on est en plein Atlantique et sous les tropiques ...

L'intérieur est très accidenté. Dominées par le pic de Diane, ce ne sont que crêtes et vallées verdoyantes, si bien qu'au premier abord l'île paraît beaucoup plus grande qu'elle n'est.

La grande richesse de Sainte-Hélène est le flax. Cette espèce de lin (Phormium tenax) y fut importé de Nouvelle-Zélande en 1867. On en voit des champs entiers qui miroitent sous le soleil, pailletés d'argent et souvent les pittoresques routes en sont bordées.

Ce flax alimente une industrie spéciale : on compte huit « flax Mills »[4] dans l'île. On dit que les propriétaires des flax Mills achètent le flax aux indigènes au-dessous du tarif officiel ; mais les Saint-Hélénais (sic) sont si braves, si doux, qu'ils n'émettent pas d'objection. Ils sont, d'ailleurs, parfaitement heureux ainsi, ce qui est bien le principal.

Outre le flax, l'ile exporte des bulbes de lis et quelques dentelles, vendues principalement aux touristes.

La population de Sainte-Hélène résulte d'apports très divers : esclaves noirs, coolies chinois, Malais, Hindous - tout cela mêlé au sang blanc des navigateurs ou des soldats qui tinrent garnison dans l'ile. On y observe donc une grande variété de couleurs de peau. Les Saint-Hélénais sont simples et serviables : de braves gens qui mènent une vie paisible. Le métissage a parfois d'heureux résultats : on y rencontre quelques très jolies filles.

Le nombre des habitants qui avait décru régulièrement de 1856 à 1936 est de nouveau en progression. En 1947 le recensement indiquait 4.748 habitants ; l'année précédente donna 136 naissances pour 53 décès. Le nombre des enfants, en effet, m'a frappé. Les écoliers forment le quart de la population.

M. Peugeot fut pendant cette escale le guide le plus obligeant comme le plus avisé. Naturellement il habitait Longwood, et l'habitude que je pris de venir l'y voir me familiarisa vite avec ces lieux historiques.

Longwood[5] est situé sur un plateau à la maigre végétation, exposé à la vue des alentours. Une longue allée rectiligne bordée d'arbres conduit à une simple barrière de bois surmontée d'un panneau sur lequel on lit : « French Domain. - Closed to Public until further notice[6] ».

Le jardin traversé, voici la maison de l’Empereur. On imagine difficilement tout d'abord que Napoléon ait vécu là et qu'il y soit mort. Comme l'a dit Octave Aubry, « la maison de Napoléon est une demeure de campagne, bonne au plus pour un notaire retraité ».

Le lieu est calme, l'air pur. On songe à ce qu'ont pu être les années de captivité du grand homme d'action.

On l'éprouve davantage encore en arpentant le jardin, qui n'a pas changé, dont il avait fait creuser les allées pour échapper ainsi pendant ses promenades au regard des espions qui, cachés derrière les haies, ne pouvaient même plus apercevoir le légendaire petit chapeau à cornes.

Est-ee pour effacer tout souvenir qu'après la mort de Napoléon, Longwood fut converti en étable ? Mais en 1858, la reine Victoria en fit don (sic) à Napoléon III et la même année l'Empereur envoya à Sainte-Hélène le chef d'escadron Gauthier de Rougemont prendre possession des biens français. Il y resta jusqu'en 1867. Depuis cette date, la France a toujours eu, à part quelques courtes interruptions, un représentant dans l'île. C'est aujourd'hui M. Peugeot, arrivé en 1945 pour succéder à M. Colin qui s'y trouvait depuis 1919.

Quand je visitai la demeure de Longwood, elle était vide, privée de ses planchers, détruits par les termites. La chambre de !'Empereur et son cabinet de travail - ensemble qu'il appelait ironiquement son « intérieur » m'apparurent fort exigus.

Notre vice-consul avait à cœur de mener à bien la tâche de restaurer la maison et de reconstituer son décor pour en faire un musée. Mais les crédits qu'on lui avait alloués - réduits encore par les dévaluations - étaient insuffisants.

Sur l'arrière de la maison de l’Empereur se trouvent plusieurs bâtiments. L'un d'eux, où le général de Montholon avait établi ses appartements, a été remis en état en 1934, grâce aux dons de la Société des Amis de Sainte-Hélène. Actuellement il sert de résidence à notre vice-consul.

Pendant sa captivité, !'Empereur faisait parfois des promenades à cheval et il avait exprimé le désir d'être enseveli dans un lieu qu'il affectionnait particulièrement, le vallon du Géranium, au fond du « Devil's Punch Bowl »[7].

On accède à ce vallon par un charmant sentier qui traverse un bois de sapins dont le silence n'est troublé que par le roucoulement des tourterelles.

Au fond du vallon, une grille en fer forgé entoure une énorme pierre rectangulaire nue. Aucune inscription. Le général de Montholon avait demandé que le nom de Napoléon y fût gravé. Mais Hudson Lowe ayant exigé qu'on y ajoutât Bonaparte, les Français préférèrent laisser la pierre anonyme.

La tombe est dominée par deux énormes pins de Norfolk plus vieux qu'elle. À côté, se dresse un olivier planté par le prince de Galles, ainsi qu'un autre arbre planté, avant la guerre, par l'état-major du croiseur-école français Jeanne d’Arc.

À quelques mètres de la tombe coule le filet clair d'une source qui ne tarit jamais, comme le véritable souvenir.

Une guérite rappelle qu'avant que la dépouille ne soit ramenée en France, un factionnaire en armes veillait la nuit et le jour.

Comme Longwood, le lieu où se trouve la tombe est possession française depuis le 7 mai 1858.

Lors du passage du Kurun le gouverneur de l'île était souffrant, mais il envoya son aide de camp me dire qu'il serait heureux de me recevoir.

Un matin donc, une rutilante voiture noire, aux portières ornées de blanches armoiries, vint me prendre au débarcadère.

Je fus heureux de cette occasion de visiter Plantation House, la résidence pleine de souvenirs historiques.

Un laquais en livrée m'introduisit dans la vieille demeure, où j'inscrivis mon nom à côté de celui du cotre dans un énorme livre d'or.

Le gouverneur, Sir George Andrew Joy, m'accueillit très cordialement et dans un français impeccable : il avait fait une partie de ses études à Bruges et séjourné quelque quatorze ans aux Nouvelles-Hébrides.

Plantation House, autrefois propriété de la Compagnie des Indes, n'a pas changé depuis la captivité de l'Empereur. C'est une belle et vaste demeure qui contraste singulièrement avec la « maison de notaire » de Longwood. La construction claire, richement meublée, à. un seul étage, est située au milieu d'un immense parc, bien entretenu, entouré de bois. Dans son silence on évoque le petit gouverneur aux cheveux roux, Sir Hudson Lowe, ce triste geôlier dont les Anglais eux-mêmes ont dit qu'il n'était pas un gentleman. Son grand prisonnier lui donna bien du souci... On songe au Corse Santini, huissier de !'Empereur, adroit chasseur qui explora un certain temps les abords de Longwood dans l'espoir de trouver le gouverneur au bout de son fusil ! On évoque les expéditions comme celles du flibustier Lafitte qui furent envisagées pour délivrer le célèbre captif.

Dans le paisible parc de Plantation House vit un personnage qui a connu Napoléon et Lowe, puisqu'il était âgé d'environ deux cent quarante ans lors du passage du Kurun. Ce personnage historique est Jonathan, une tortue géante originaire des iles Galapagos. Dans la fleur de son âge, Jonathan avait une compagne, mais elle est décédée... depuis un siècle. Malgré ce siècle de veuvage, il n'a pas oublié son épouse et, chaque année, à la période des amours, il se lance dans une longue expédition, à la recherche de la défunte. Rien ne peut l'arrêter. Si les humains étaient aussi fidèles ...

Le 17 avril 1952 - grand événement dans l'ile - arriva d’Angleterre, à destination du Cap, le Llandovery Castle. Les navires mouillent assez loin du rivage et c'est un va-et-vient pittoresque d'embarcations pour le débarquement des passagers et des marchandises.

Pour ces dernières, on utilise de petites barges que l'on décharge, malgré la houle, au moyen de grues.

Sainte-Hélène est avant tout l'île de Napoléon et, de ce fait, elle possède un attrait touristique considérable ; presque tous les passagers sont intéressés par la visite de Longwood et de la Tombe. C'est une source de revenus pour les habitants.

Un jour, je rencontrai un vieux Boer perdu lui aussi sur cette île. Autrefois interné, ce brave homme semblait avoir oublié ces mauvais jours. Il me rappela qu'après la guerre des Boers, plusieurs camps de ses compatriotes déportés avaient été établis sur cette terre de captivité. Les camps se transformèrent en cimetière, et il en restait le seul survivant.

L'île compte environ cinq douzaines d’Européens presque tous fonctionnaires.

On y mène une vie de province caractéristique avec ses potins et, parfois, ses petites intrigues. Veut-on téléphoner ? Il n'est pas nécessaire de préciser le numéro de l'abonné ni de s'enquérir s'il est à son domicile. La poste, bien renseignée – les allées et venues de chacun ne passant pas inaperçues – sait parfaitement où se trouve M. X. ou Mme Y. et elle prend l'initiative de les appeler où ils sont ! Voilà une organisation bien pratique.

Il n'y a pas de facteur à Sainte-Hélène. Si l'on veut son courrier, il faut aller le retirer soi-même à la poste.

Pour son histoire légendaire, la beauté de ses paysages et l'affabilité de ses habitants, j'ai vivement apprécié Sainte-Hélène.

J'ai souvent gravi les six cent quatre-vingt-dix-neuf marches de l'échelle de Jacob qui conduit presque verticalement au vieux fort de Ladder Hill, transformé en école, et où commence le domaine les cactus épineux aux fruits écarlates.

J'aimais bavarder avec tous les gens, avec les nombreux enfants à la mine éveillée. Souvent, garçons et filles venaient à la nage jusqu'au cotre ; le pont et le gréement se garnissaient alors de ces jeunes visiteurs.

Les bateaux de Sainte-Hélène sont de modestes embarcations, pour la plupart des baleinières, propulsées à l'aviron ; mais les insulaires sont des « nageurs » de premier ordre et j'aimais les regarder manier harmonieusement leurs longs avirons. Toute la côte abonde en beaux poissons et la pêche, même pratiquée avec des moyens simples, y est fructueuse.

19 avril. - Une dernière fois, je déjeune à Longwood. M Peugeot me reconduisit à l'embarcadère dans sa « Vauxhall » dernier modèle.

Des enfants, des hommes, aux visages devenus familiers me font des gestes d'adieu. J'embarque à bord du cotre qui roule honnêtement, comme il en a pris l'habitude depuis son arrivée sur cette rade ouverte.

L'appareillage est assez délicat à cause des nombreuses embarcations qui m'entourent. Après avoir établi la voilure, je dois l'éviter, vent arrière.

À 16 h.10 j'appareille et pare de justesse le petit yacht à moteur Yellowfin. Il s'en faut de peu que mon gui ne lui arrache son joli petit mâtereau ...

La brise se fait au fur et à mesure que je m'éloigne de terre et bientôt les dernières silhouettes des hommes ne sont plus perceptibles.



[1] Je n'en avais jamais vu de cette espèce, mais devais en voir des quantités à Sainte-Hélène.

[2] Au point de vue rapidité, j'aurais eu un gros avantage à contourner l'île par l'Est.

[3] La colline de l’échelle.

[4] « Moulins à lin »

[5] A environ neuf km de Jamestown.

[6] Domaine français. Fermé au public jusqu'à avis ultérieur.

[7] Bol à punch du Diable.




 

mercredi 23 octobre 2024

Sainte-Hélène vue par André Hambourg

 En poursuivant l’inventaire de ma bibliothèque commencé il y a quelques années déjà, nous sommes tombés sur la dédicace du célébrissime peintre André Hambourg qui a parrainé une exposition personnelle de mes peintures à la Mairie du 16ème arrondissement de la Ville de Paris en 1997.  Il était venu à Sainte-Hélène à bord du “Jeanne”.




Sa vision de Sainte-Hélène lui ressemble tant : tout en simplicité.

mercredi 17 avril 2024

Escale du Groupe Jeanne d’Arc en 2014.

 Il y a dix ans déjà nous avions accueilli le Groupe Jeanne d'arc.

À cette occasion, le capitaine (FN) Yves LE CORRE, Naval Attaché de l’Ambassade de France à Londres et au Capitaine de vaisseau François-Xavier Polderman, Commandant du Groupe Jeanne d’Arc qui nous avaient autorisé à diffuser ces photographies aérienne de la Tombe de Napoléon.






lundi 15 avril 2024

L'aéroport de Sainte-Hélène, la construction en 2014

Dix ans déjà. 

Le 15 avril 2014, pour répondre à une demande du Gouvernement de Sainte-Hélène, chemin faisant vers les trois sites de Longwood House, le Pavillon des Briars et de la Tombe,  le Groupe "Jeanne d'Arc 2014" avait survolé le chantier de construction de l’aéroport pour prendre ces clichés impressionnants. 











samedi 27 janvier 2024

Visite de l'historien David Chanteranne

 



       Pendant la semaine du 20 au 27 janvier, Monsieur David Chanteranne, accompagné d'un groupe de compatriotes qu'il guidait, a eu la courtoisie de nous rendre visite à Longwood. Le lundi 22, il nous a gratifiés d'une conférence, naturellement brillante, comme à son habitude.



        Sur un plan plus personnel, ce fut l'occasion (trop courte) des retrouvailles d'un ami. 


Rallye maritime World ARC 2023-2024 - Escale à Sainte-Hélène

 Encadré par le World Cruising Club (World ARC 2023-2024), nous avons accueilli aux domaines nationaux de nombreux membres des équipages des vingt yachts qui ont fait escale à Sainte-Hélène du 22 au 27 janvier 2024.

 



Parmi eux, quelques Français pour qui, en plus des lieux napoléoniens, nous avons organisé quelques randonnés et visites de l’île. 

   

dimanche 21 janvier 2024

Le "Sainte-Hélène" de Marcel Fortini

    Je viens de recevoir l'album de photographies que Marcel Fortini (directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie, | Cnap) a prises lors de son passage sur l'île l'année dernière. 



    Que de beaux souvenirs ! Merci Marcello


Dimensions         22,5 × 28 × 1 cm

Photographe(s)  : FORTINI marcel

 

Auteur.e(s) des textes : FORTINI Marcel, DANCOISNE-MARTINEAU Michel

Genre    : Photographie contemporaine, Photographie d'Histoire, Photographies de paysages

Caractéristiques : Ouvrage relié, toilé, 72 pages, format 22,5 x 28 cm à la française, 62 photographies imprimées en bichromie,

textes bilingues Corse / Français : préface de Michel Dancoisne-Martineau et texte de Marcel Fortini

jeudi 19 octobre 2023

Mission de la Fondation Napoléon à Sainte-Hélène

     Du 30 septembre au 14 octobre, nous avons reçu Chantal Prévot, responsable des Bibliothèques, et Élodie Lefort, responsable des Collections de la Fondation Napoléon, à Paris. Le principal objet de leur mission a été d’examiner la faisabilité des options retenues pour revoir la muséographie de la maison de Longwood.

    

Cette nouvelle interprétation devrait être le résultat d’une démarche scientifique comparable à celle d’un château-musée. Le point de départ historique choisi pour l’espace muséal demeure celui que nous avions établi au début des années 2000, à savoir le 5 mai 1821, jour de la mort de Napoléon, et non pas celui décrit par Las Cases le 10 décembre, sans les jardins, sans les extensions et autres aménagements ultérieurs.

    Notre souhait est de repenser la mise en scène des appartements de l’Empereur en y ajoutant un supplément d’âme au moyen de méthodes contemporaines de reconstitution et de muséographie. Cela donnerait d’autant plus l’impression au public de pénétrer dans le logement d’un homme dont la présence est encore tangible.

    L’objectif est de faire de Longwood un lieu à la muséographie humanisée et dynamique, qui rend compte des espaces.

    Elodie a publié ses impressions de voyage : Une chronique d'Élodie Lefort : "Voyage en terre inconnue sur l’île de Sainte-Hélène" (témoignage) - napoleon.org

mercredi 18 octobre 2023

Escale de "Energy Observer"



     Le bateau 'energy Observer' a fait une escale d'une semaine à Sainte-Hélène. Sous le commandement de Jean-Baptiste Sachez, j'ai eu le bonheur de rencontrer les sept membres de l'équipage et de partager des moments merveilleux. 

    Plus de cent-cinquante Héléniens ont pu le visiter ce merveilleux bateau autonome. 

    Pour nous ce fut un véritable bonheur de rencontrer ces sept Français passionnés et de pouvoir leur faire découvrir cette île.  







Energy Observer est né en 2013, de l’idée de construire le premier navire autonome capable de puiser son énergie dans la nature tout en la préservant. Il réunit depuis lors une équipe exceptionnelle et complémentaire de marins, scientifiques, ingénieurs, reporters… Développé à partir d'un catamaran de légende maintes fois récompensé, Energy Observer est aujourd’hui un navire laboratoire de la transition écologique conçu pour repousser les limites des technologies zéro émission. Hydrogène, solaire, éolien, hydrolien, toutes les solutions y sont expérimentées, testées et optimisées, dans le cadre d’une Odyssée autour du monde de 7 ans (plus de 70 escales à ce jour), pour d’aller à la rencontre des acteurs du changement à chaque nouvelle escale et pour faire des énergies propres une réalité concrète et accessible à tous. Victorien Erussard, capitaine et fondateur, a été nommé Ambassadeur Français des 17 Objectifs de Développement Durable par le gouvernement en 2018, tandis qu’Energy Observer a reçu le haut patronage du Président de la République.


vendredi 5 mai 2023

5 mai 2023 - Journée portes ouvertes

 Comme chaque année, pour respecter les souhaits de tous, la Maison de Longwood et la Tombe de Napoléon sont ouverts gratuitement. 

Venez nombreux !

Photographie prise le 4 mai 2023 en fin d'après-midi


dimanche 30 avril 2023

Visite de Marcel Fortini, directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie | Cnap.

     Nous avons le plaisir et l’honneur d’accueillir Marcel Fortini, le directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie | Cnap

    Ce matin, nous avons visités ensemble la partie est du plateau de Longwood. Je me suis permis de le prendre en photo avec mon téléphone... pure hérésie, je sais 😊


    Son regard original sur le paysage de mon quotidien est si rafraichissant. Que du bonheur… en noir et blanc et tous les dégradés de gris. 

samedi 29 avril 2023

À SAINTE-HÉLÈNE par Henri Roorda

 À SAINTE-HÉLÈNE par Henri Roorda



Au commencement du mois de juillet de l’année 1912, Alfred nous offrit généreusement, à Maxime et à moi, un voyage (aller et retour) à Sainte-Hélène. Nous commençâmes par protester : « Qu’irions-nous faire dans cette île lointaine ? Conduis-nous plutôt en Espagne. Ça te coûtera moins cher. »

Mais notre ami nous expliqua que son grand-père, décédé dans les parages immédiats de l’île, sur le paquebot qui le ramenait en Europe, avait été enterré là-bas.

— Il me laisse une centaine de mille francs. Mais une clause de son testament (un peu baroque) m’oblige à entretenir sa tombe. Je lui apporterai une couronne.

— Malheureux ! Tes fleurs seront fanées quand nous arriverons.

— Mais non ; je compte acheter des fleurs artificielles.

Il n’y avait plus à hésiter. Le 12 juillet, nous partîmes de Liverpool ; et, trois semaines plus tard, notre navire pénétrait dans le port de Jamestown. La traversée avait été excellente ; nous avions tout le temps joué au bridge, en buvant avec des pailles des boissons glacées.

En approchant de la petite ville, nous vîmes contre les murs du quai, écrits en lettres immenses, ces deux mots qui nous rappelèrent la patrie absente :

CHOCOLAT CAILLER

Toute personne civilisée qui débarque dans l’île de Sainte-Hélène songe avant tout à acheter des cartes postales illustrées et à les envoyer aux amis restés en Europe. C’est ce que nous fîmes. Alfred nous dit ensuite : « Nous allons porter la couronne au cimetière et nous entendre avec le jardinier. Après cela, nous pourrons reprendre notre bridge. »

La partie du cimetière de Jamestown qui est réservée aux étrangers morts sur les paquebots est très mal entretenue. Le gardien-jardinier-marbrier qui parents de ces défunts. Le fait est que nos questions mirent dans un visible embarras cet homme astucieux. Il ne reconnut pas sans hésiter la tombe du grand-père, laquelle, envahie par les orties, ressemblait étonnamment aux tombes voisines. Alfred lui dit alors avec sévérité : « Non ! je sens que ce n’est pas celle-là. » On lui en montra une seconde qui lui parut encore suspecte ; et il ne déposa sa couronne que sur la troisième. En partant, il donna cinq cents francs au gardien pour une pierre tombale ; il réclama un reçu et ajouta : « Je reviendrai dans six mois. »

Nous entrâmes, pour y faire notre bridge, dans le « Restaurant de l’Empereur », où nous commençâmes à déjeuner. Le repas fut si mauvais que notre humeur en fut tout assombrie. Mais, heureusement, le garçon qui nous servait nous demanda si nous allions repartir dans une heure. Nous apprîmes ainsi qu’un navire était en partance. Pour de la veine, c’était de la veine.

Maxime, qui n’avait encore rien dit, articula ces mots : « Nous ferons notre bridge quand nous serons à bord. » Et Alfred ajouta : « Filons ! » Nous filâmes.

Notre bateau venait à peine de se mettre en marche qu’Alfred s’écriait, avec l’accent du regret le plus profond : « Étourdis que nous sommes ! » Et il nous regarda avec un visage désolé.

— Qu’as-tu ?

— Nous avons oublié d’aller visiter la Maison…

— Quelle maison ?

— La maison de ce type…

— Quel type ?

— Mais vous devez le connaître : cette grande figure…

— Eh bien ! en voilà un renseignement !… Un type qui avait une grande figure !… Tu sais : si tu n’as rien de plus précis à nous dire…

— Je retrouverai son nom tout à l’heure. Il est connu. J’ai vu un jour un livre où l’on parlait de lui… Ah ! malheur ! J’avais promis à ma soeur de ramasser quelques pierres blanches, dans le jardin, comme souvenir…

Pendant toute la soirée, Alfred fut préoccupé ; il ne parvenait pas à retrouver le nom de son type.

Le lendemain, il y pensait encore. « Ma grand-mère, nous dit-il, aurait pu vous renseigner. Malheureusement, elle est morte. Elle possédait un verre dans lequel il avait bu. »

— Mon pauvre ami, c’est toi qui as bu. Nous allons faire un bridge ; ça te distraira.

Le moyen fut efficace. Alfred ne nous parla plus de cette maison qu’il aurait dû visiter à Sainte-Hélène ; et nous n’avons jamais pu savoir ce que cet animal voulait dire.

mardi 28 mars 2023

vendredi 3 mars 2023

Escale du 22 octobre 2023 - Le "Lyrial" de la compagnie Ponant

Pour tous ceux qui m'interrogent sur le programme sur la Croisière Napoléon Bonaparte, entre Histoire et patrimoine de Dakar à Santos - Octobre 2023 | Ponant, voici celui que je propose pour la journée consacrée aux hauts-lieux napoléoniens de l'île :

la baie St James

Vous débarquerez du bateau le dimanche 22 octobre 2023 pour poser pieds sur les quais de Jamestown entre neuf et dix heures.

Si vous le souhaitez, une visite d’une heure de la partie haute (nord) de Jamestown pourra vous être proposée en guise d’introduction ou, plus tard dans la journée, en lieu de conclusion. Il s’agit d’une promenade d’un petit kilomètre, le long du versant est de la vallée St James. Le dénivelé ne dépassant pas les trente mètres.

Cependant, tous ceux qui sont impatients de découvrir les hauts-lieux de l’exil, pourront immédiatement profiter d’une prise en charge par des véhicules loués par la compagnie Solomon dont le nom même déjà a trait avec les années d’exil puisque cette compagnie porte encore celui de « Saul Solomon » qu’employaient les Français en exil.

De Jamestown donc, en empruntant le même sentier que Napoléon le 18 octobre 1815, vous serez conduit au Pavillon des Briars où l’Empereur résida jusqu’au 10 décembre 1815 en attendant que la maison choisie pour l’accueillir en haut du plateau de Longwood soit prête. Seule la pièce qu’occupa Napoléon sera ouverte au public car les autres, construites par la Royal Navy pour les amiraux britanniques qui y logèrent jusqu’à la mort de Napoléon à Longwood, est présentement occupée par un Haut-Fonctionnaire anglais. Mais cette visite, par la luxuriance tropicale du lieu, les températures idéales et la construction perchée sur un monticule lui donnant un aspect aérien, vous permettra d’apprécier les raisons pour lesquelles Napoléon apprécia ce court séjour. Durant cet arrêt, si le cœur vous en dit, à une centaine de mètres de votre véhicule, vous pourrez aussi aller découvrir les ruines du cottage où l’esclave Toby logeait.

Il est important de savoir que le pavillon n’est accessible que par un petit escalier de quinze marches. Il n’existe présentement aucune alternative.

Puis, en empruntant le même parcours que Napoléon 208 ans auparavant, vous arriverez à Longwood House où il passa ses cinq années et demie d’exil. Une fois arrivés et descendus sur le « Longwood Green », vous entrerez par l’entrée principale qui se trouvait être à l’ouest de la Maison.

En un premier temps, nous vous conseillons de déambuler dans les jardins restitués aujourd’hui dans leur état de 1821.  Notre seule recommandation est celle-ci : essayez d’oublier tout ce que vous avez lu, ce que vous avez entendu, ce que vous avez vu sur ce lieu de mémoire. Laissez-vous simplement porter par l’émotion du moment sans faire l’effort de chercher et donc de retrouver tout ce que vous en connaissez.  La Maison de Longwood qui vous apparaitra sera la vôtre. Rien qu’à vous. Bien réelle et non pas celle constituée par l’idée que vous vous en étiez faite. 

Comme durant les premiers mois de l’exil, avant que les constructions préfabriquées soient érigées pour ses compagnons d’exil, deux tentes seront dressées à votre attention où, si le cœur vous en dit, vous pourrez déguster le vin blanc sucré de Groot Constantia que Napoléon appréciait aussi. Bien entendu, vous pourrez aussi attendre la fin de la visite des appartements de Napoléon pour procéder à cette dégustation. Vous constaterez que les appartements sont très exigus et cependant abritent une très grande partie des meubles qui avaient été réquisitionnés sur place par sir George Cockburn en 1815 pour que Napoléon y soit bien installé. Pour cette double raison et afin de pouvoir prévenir de malencontreux mais si faciles accidents, il est demandé au public de ne pas prendre de photographies à l’intérieur de ces pièces. La boutique offre à la vente toutes les photographies dont vous aurez éventuellement besoin.

À Longwood, à l’église St Mark construite sur l’emplacement de ce qui fut Longwood New House, deux services catholiques, un à 10h30 et un autre 13h00, seront officiés par Père David.

Le déjeuner pourra se prendre dans l’espace qui composait autrefois les appartements du général de Montholon et qui sera aménagé comme pour tout repas. Mais si le temps le permets, vous pourrez aussi prendre votre piquenique avec vous et vous installer dans les jardins à l’ombre des quelques arbres que Napoléon appréciait tant.

Une fois la découverte de Longwood achevée, des véhicules vous attendrons sur le Green de Longwood pour vous conduire à l’entrée du domaine forestier de la Tombe. Là, par un sentier en pente de 750 mètres, vous pourrez descendre vers ce haut-lieu de la légende napoléonienne.  Pour le retour, la montée peut être fatigante. Prenez simplement votre temps.

Une fois remontés, vous serez reconduits à Jamestown.

Notons enfin, que pour des raisons de fluidité évidente et pour que tous puissent appréhender au mieux la quiétude des trois sites, il vous sera possible de définir par vous-même l’ordre des visites des trois sites mentionnés ci-dessus dans un ordre purement indicatif. Toutefois, les paniers pique-niques que préparera le Ponant seront à votre disposition durant votre visite de Longwood.

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Ensuite, durant les jours de mer Sainte-Hélène - Santos, entre le 25 et le 31 octobre, je donnerai à bord 8 conférences : 4 en français et autant en anglais sur les sujets qui viennent de m'être communiqués:

1. Souvenir de Napoléon à Sainte Hélène aujourd’hui
2. Le mythe de Prométhée et Sainte Hélène
3. Deux aspects méconnus de l'exil : L’esclave Toby et Tristan da Cunha durant l’exil
4. Les relations entre le Brésil et Sainte Hélène durant l’exil.