De 1997 à 2008, Bernard Chevallier, en tant que directeur des musées nationaux de Malmaison et Bois-Préau, s’est passionné pour les derniers lieux d’exil de Napoléon.
Cette passion l’a également conduit à découvrir l’île de Sainte-Hélène, où il s’est tellement plu qu’il y est retourné en dehors de ses fonctions professionnelles pour y passer ses vacances.
Avec sa disparition, les domaines nationaux perdent un ami irremplaçable.
Lire
le carnet sur le site de la Fondation Napoléon dont il fut aussi un temps le
vice-président.
Nous avons appris avec une grande tristesse le décès accidentel de Bernard Chevallier, historien de l’art et conservateur général honoraire du Patrimoine, connu et apprécié de tous les « napoléonistes ». Né en 1943, d’abord tenté par l’histoire médiévale, il avait bifurqué pour les XVIIIe et XIXe siècles dont il était devenu un des grands spécialistes du mobilier et des objets d’art. Reçu au concours de conservateur du patrimoine en 1971, il avait effectué une grande partie de sa carrière dans le lieu napoléonien par excellence : conservateur-adjoint (1980) conservateur (1989) puis directeur des musées nationaux de Malmaison et Bois-Préau (1997-2008), avec sous sa responsabilité la Maison Bonaparte d’Ajaccio et le musée napoléonien de l’île d’Aix. Il n’avait pas peu contribué à la modernisation et à la visibilité de ces établissements, pour lesquels il avait été commissaire d’un grand nombre d’expositions. Après sa retraite, il avait poursuivi cette activité, notamment pour la grande exposition « Napoléon » de La Villette, en 2021.
Il avait en même temps bâti une œuvre écrite à la fois savante et grand public, avec des publications telles Napoléon, les lieux de pouvoir, (2004), Style Empire, les arts décoratifs en France de 1798 à 1815 (2000), Douce et incomparable Joséphine (1999, avec Christophe Pincemaille), L’art de vivre au temps de Joséphine (1998, Grand Prix de la Fondation Napoléon), etc. Avec Maurice Catinat et Christophe Pincemaille, il avait encore livré une superbe édition de la Correspondance de l’impératrice Joséphine : 1782-1814 (1996). Récemment, il avait encore travaillé sur les Tuileries et le château de Saint-Cloud.
Et comme Malmaison était la première institution déposante d’œuvres à la Maison de Longwood, il avait passionnément travaillé, avec Michel Dancoisne-Martineau, à la pérennité et à la renommée des Domaines nationaux de Sainte-Hélène. Les restaurations des vingt dernières années lui doivent beaucoup.
Enfin, Bernard Chevallier était entré au Conseil d’administration de la Fondation Napoléon, en janvier 2001. Il y avait siégé jusqu’en 2014, exerçant les fonctions de trésorier-adjoint (aux côtés du baron Gourgaud) et de vice-président (aux côtés de Victor-André Masséna, prince d’Essling). Il avait été le commissaire de l’exposition « Napoléon » organisée par la Fondation en 2004 au musée Jacquemart-André et, un an plus tard, co-commissaire de celle de Sao Paulo. Le Conseil d’administration l’avait nommé administrateur honoraire à l’issue de ces treize années de présence.
Avec Bernard Chevallier, la Fondation Napoléon a perdu un ami toujours à l’écoute et le monde napoléonien un grand savant dont les travaux feront longtemps vivre sa mémoire.
A ses enfants et petits-enfants, nous présentons nos très sincères condoléances.
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